Érosions ©

Extrait

Si vastes mes rêves de pierre
Je marche dans la nuit des temps
Je marche
Au soleil de quelle absence

Nulle trace d´éternité
D´où ce lieu ces pierres d´où

Moi je tremble
D´où ce lieu sans horizon
D´où ce lieu de quelle entraille
Ce néant comme un haut-lieu

Un temps mort et morcelé
Un temps mort de quelle haleine

Nul écho à mon regard
La lumière du silence

J´en appelle au bleu du monde
J´en appelle aux cieux du ciel

Et soudain soudain poussière
À mon âme en mal de l´être

Avalanches sans mémoire
De vos pierres je ne suis
À vos pierres je dis "non"
Je dis non à ce vertige
Qui nous veut déracinés

Au seuil de l´âge
M´en souviens d´avoir été

Un peu d´âme de poème
Moi d´exil enfant je sème

Ô ce lieu pur si pur de moi
Le vêtir de mes abîmes

(À quelle aube ces abîmes?
Aux reflets de mes dix doigts)

Et ces pierres sans destin
Me diront leur solitude
Pages blêmes nues et vaines
Je vous prendrai par la main

Une étoile désormais
De mémoire vous enserre
Et ma main ainsi légère
Comme une ombre d´arc-en-ciel